Herbicides, insecticides, fongicides, biocides… sont utilisés dans de nombreux domaines et particulièrement par la filière agroalimentaire qui est le plus gros consommateur de produits phytosanitaires.
Les pesticides, également appelés produits phytosanitaires, ont pour fonction de tuer les organismes vivants considérés comme nuisibles. Leur utilisation a pour objectif de maximiser la production agricole, ou protéger les récoltes pendant le stockage. On parle d’insecticides lorsqu’ils ciblent les insectes, de fongicides contre les champignons, d’herbicides contre les mauvaises herbes, de rodenticides contre les rongeurs, etc.
La France est le 3eme plus gros consommateur de pesticides dans le monde
La France a la plus grande « surface agricole utile » en Europe, mais sa consommation de pesticides à l’hectare reste considérable, cela la place dans le groupe des cinq États membres européens les plus consommateurs de pesticides rapportés aux hectares exploités [2].
Cette utilisation massive de produits phytosanitaires pollue tout notre environnement et contamine l’alimentation : 54% des fruits et 33% des légumes en France contiennent des résidus de pesticides [3].
Chaque année, environ 8 000 tonnes de pesticides seraient utilisées dans les jardins et dans les potagers [1]. Sans formation sur les conditions d’utilisation, de nombreux particuliers surdosent les produits phytosanitaires, risquent de les appliquer dans des conditions défavorables, sans protections, et s’exposent à des risques aigus pour leur santé.
> Dans la population générale : les expositions aux pesticides in utero et au cours de la petite enfance sont particulièrement à risque pour le développement de l’enfant. L’exposition à ces polluants augmente notamment le risque de malformations à la naissance, de leucémie [5]. Le nombre croissant de pubertés précoces suscite l’inquiétude des pédiatres qui pointent du doigt, études à l’appui, la responsabilité des pesticides (notamment le DDT/DDE).
> Chez les agriculteurs : il semble exister une association positive entre Parkinson, cancer de la prostate, cancer hématopoïétiques et exposition professionnelle aux pesticides [5].
Après l’échec du plan Ecophyto 2018, de nouveaux objectifs pour 2025
Le plan Ecophyto lancé en 2008 prévoyait une réduction de 50% de l'utilisation des pesticides d'ici 2018, mais leur consommation a augmenté de 9% en 2013. Face à cet échec, le Ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté en février 2015 les nouveaux objectifs du plan de réduction des pesticides, visant à réduire de 50% la consommation des produits phytosanitaires d'ici 2025, avec un palier intermédiaire de 25% en 2020.
Notre exposition aux pesticides passe grandement par l’alimentation mais aussi par l’utilisation de pesticides dans le jardin, l’entretien des plantes d’intérieur… Retrouvez dans Je veux agir des conseils pratiques pour s’en passer, avec des alternatives efficaces et sans dangers.
[1] Annexe du dossier La qualité de l'eau et assainissement en France, Sénat
[2] Dossier Pesticides : vers le risque zéro !, Sénat
[3] The 2011 European Union Report on Pesticide Residues in Food, EFSA
[4] Source étude Jardivert 2010 de la société SYNAPSE : étude comportementale sur les jardiniers amateurs face à l’usage des produits phytosanitaires.
[5] Pesticides : Effets sur la santé, une expertise collective de l’Inserm, Juin 2013
[6] Rapport Halte à la perturbation dans les assiettes ! de PAN Europe
Dernière mise à jour : 01 août 2018.